Le Groupe DSM est le plus grand fournisseur au monde d’ingrédients nutritionnels. Présent sur les 5 continents, il compte plus de 20 000
collaborateurs. Le site industriel de DSM Nutritional Products France est situé à Village-Neuf dans le Haut-Rhin. Ce site modèle emploie 500 personnes qui fabriquent des produits de haute qualité : des vitamines, des caroténoïdes (pigments), des peptides, des minéraux ainsi que des
prémélanges. Ils sont destinés aux marchés de la nutrition humaine et animale, des cosmétiques et de la pharmacie.

Le site est classé « Seveso seuil haut », aussi les exigences en SHE (Sécurité, Hygiène et Environnement) et en Qualité font partie des priorités quotidiennes définies par le management. De nombreuses actions sont menées dans ces domaines et ont permis d’obtenir, entre autres, les certifications ISO 9001, ISO 14000, FAMI-QS, ICH Q7 et FSSC 22000.

Tout reste à faire en Sécurité Comportementale

Pendant longtemps DSM a mis en place ses propres programmes de Sécurité (audit, observation…) sans pour autant atteindre les résultats escomptés. En 2010, il y avait encore 11 accidents déclarés sans compter les premiers soins sur le site de Village-Neuf.

En 2015, Nunzio Ravida, le Directeur du site, décide de repenser la stratégie Sécurité et demande à ETSCAF d’effectuer un audit complet sur ce sujet. Nunzio Ravida aborde le problème frontalement :

Nous étions bons en Sécurité Technique, notamment par rapport au respect des règles, au port des EPI… mais notre point faible était la Sécurité Comportementale. Nos observations du personnel étaient faites sans véritable méthode.

Samantha Sanz, Responsable Santé et Sécurité, complète ce constat :

On avait beau agir sur le matériel, nous n’arrivions pas à progresser en matière de Sécurité.

L’objectif est d’améliorer la performance de la Sécurité au sein de DSM. ETSCAF a été choisi pour ses références dans le monde de la chimie mais également pour sa capacité à mettre en place une double démarche qui s’appuie à la fois sur le management de la Sécurité, à travers les encadrants, et sur la Sécurité Autonome qui s’adresse à tous.

En avril 2015, 2 consultants ETSCAF vont donc en l’espace d’une semaine interviewer 79 collaborateurs du site représentant tous les niveaux hiérarchiques, de l’opérateur au chef de département.

Pour Nunzio Ravida, le constat est clair :

Nous étions encore dans la dépendance, nous ne faisions de la Sécurité que par rapport au respect des règles.

Une structure de gestion de la Sécurité pour atteindre l’interdépendance

ETSCAF propose alors d’implanter une structure de gestion de la Sécurité avec l’objectif à moyen terme d’atteindre l’interdépendance. Très rapidement, dès mai 2015, DSM lance le projet ECHØ (Evolution du Comportement Humain vers le 0 accident).

En quelques mois la Sécurité chez DSM va complétement changer de visage :

  • Dans un souci d’exemplarité, les membres du CODIR sont les premiers à être formés à se positionner et à clarifier leur niveau d’exigence Sécurité vis à vis du terrain,
  • Samantha Sanz est nommée Chef du programme ECHØ et détachée à plein temps pour une période de deux ans sur le programme,
  • L’ensemble du service Sécurité, garant de cette nouvelle culture Sécurité, est également formé,
  • En juin 2015, a lieu le premier CODIR exclusivement consacré à la Sécurité : le Comité de Direction Sécurité,
  • La responsabilisation du management dans la nouvelle démarche Sécurité est un point clef. Avant 2015, seule l’équipe HSE agissait pour la Sécurité du site, autour d’une organisation « en silo ». La hiérarchie bien que concernée n’était pas du tout impliquée dans ce processus,
  • Au cours d’un premier séminaire de cohésion du comité de Direction élargi au service HSE, les participants guidés par ETSCAF, dessinent une organisation interdépendante. Dès septembre 2015, les managers vont donc intégrer 4 nouveaux Comités Sécurité :
    • Comité d’animation de la sécurité
    • Comité suivi des incidents et des accidents
    • Comité règles et procédures
    • Comité entreprises extérieures

Samantha Sanz précise :

Nous avons voulu que ces Comités soient pluridisciplinaires et multihiérarchiques, notre objectif étant d’atteindre une Sécurité partagée.

Ces Comités sont placés sous l’autorité de Sponsors/Présidents également membres du CODIR. Cela permet une restitution directe à l’ensemble des membres du CODIR, à travers le Comité de Direction Sécurité : entre octobre et décembre 2015, c’est au tour des 100 managers du site d’être formés à traduire en actions concrètes leur engagement Sécurité vis-à-vis de leur équipe.

C’est le CODIR lui-même qui a motivé les managers à cet outil puissant et incontournable de la Sécurité

ajoute Samantha Sanz.

Une politique Sécurité basée sur la Bienveillance

Tout ce travail permet alors au CODIR, en janvier 2016, de définir une nouvelle politique Sécurité basée sur la Bienveillance. Cette profession de foi, rédigée par les membres du CODIR, est largement diffusée et affichée dans l’entreprise. Bien entendu, toutes les étapes sont pensées et réalisées en collaboration avec ETSCAF qui est présente tous les mois sur le site. Elle assiste le Comité de Sécurité dans sa dynamique, coache individuellement Samantha Sanz avec des points réguliers, et effectue un coaching d’équipe au sein de l’équipe HSE.

La Sécurité partagée étant un dialogue entre tous les collaborateurs, à partir de mai 2016, ce sont les Visités qui sont formés. 360 personnes vont participer aux formations « Acteurs de progrès » afin d’adopter le bon comportement en matière de Sécurité. Cette formation est très bien accueillie car comme le décrit Samantha Sanz :

Le personnel est satisfait que les managers se préoccupent de leur Sécurité.

En fin de formation, les collaborateurs s’engagent oralement à changer un ou plusieurs éléments dans leur comportement Sécurité et reçoivent symboliquement une peluche de suricate. Les suricates sont les mascottes d’ETSCAF. Les collaborateurs s’engagent ainsi à prendre soin d’eux-mêmes et des autres.

Avoir des bases consolidées pour mettre en place la Sécurité Autonome

Une fois les acquis consolidés, en juin 2016, le Comité de direction Sécurité du site décide de mettre en place une démarche de Sécurité Autonome destinée à l’ensemble du personnel.

Nunzio Ravida se souvient des réticences du personnel :

Au début, le personnel était sceptique et une question revenait régulièrement « à quoi cela va nous servir ? » En matière de Sécurité nous avions déjà fait beaucoup de choses, mais pas forcément les bonnes choses.

Avant le lancement de cette démarche de Sécurité Autonome un grand nombre de réunions ont été organisées et de nombreuses informations diffusées. En un an, l’ensemble du personnel est formé à la Sécurité Autonome par ETSCAF, puis par les instructeurs internes. Ils apprennent très vite à parler ce nouveau langage et à reconnaître leur comportement comme une clef pour progresser.

Nunzio Ravida précise :

Dans les premiers temps nos collaborateurs se sont focalisés sur leur environnement professionnel, puis ils ont compris que cette démarche pouvait s’appliquer 24h/24h, même dans leur vie privée.

Entre 2015 et aujourd’hui, le nombre d’accidents a été divisé par 4, mais Nunzio Ravida et Samantha Sanz ne se contentent pas de ce résultat, ils visent le zéro accident. Les Comités créés en 2015, les Visites de Sécurité, les Mini-Réunion, la formation à la Sécurité Autonome… continuent de fonctionner et de se développer en parallèle.

Quand on l’interroge sur la pérennisation de la Sécurité, Samantha Sanz nous répond :

Notre objectif est la pérennisation dans le quotidien. Le programme ECHØ est un véritable programme, un projet a une fin, un programme n’en a pas !